ZacTax Campaign

« Mais Zachée, se tenant devant le Seigneur, lui dit: «Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens et, si j’ai causé du tort à quelqu’un, je lui rends le quadruple.» —Luc 19:8 (Segond 21)

Zachée est une personne familière aux églises et aux chrétiens. Il était collecteur d’impôts à l’époque de Jésus,lié au système financier et militaire colonial de l’époque de Jésus. Sa rencontre avec Jésus, lorsque Jésus s’invite dans sa maison, pousse Zachée à se convertir, a se repentir et à réparer ses fautes. Les comportements modifiés de Zachée indiquent quels sont les changements nécessaires à nos systèmes afin que, grâce au fruit de notre travail et de notre richesse, les pauvres soient édifiés et ceux qui ont été exploités soient récompensés.

La fiscalité est un outil important pour partager équitablement la richesse au sein des pays et entre eux, ainsi que pour tenir les entreprises et les citoyens responsables de leur devoir envers le maintien du bien commun, y compris le soin des biens écologiques communs. Elle doit être le mécanisme par lequel l’action restauratrice et réparatrice peut porter ses fruits.

Le système économique mondial est coupable et oppressif, générant d’énormes profits pour quelques-uns et la pauvreté pour le plus grand nombre. Ces inégalités sont enracinées dans un système d’asservissement et d’exploitation d’une grande partie de l’humanité ainsi que de la nature. La campagne ZacTax considère la justice fiscale et les réparations comme fondamentales pour s’opposer à ce système et créer les bases d’un nouveau système.

Les églises peuvent et doivent jouer un rôle important en encourageant les systèmes nationaux et internationaux de taxation qui récompensent le travail et redistribuent les gains, promeuvent la justice entre les sexes et la durabilité écologique, et pénalisent les « maux publics » tels que les activités spéculatives, polluantes et épuisantes.

Ces systèmes comprendraient, entre autres : des impôts progressifs, des allègements fiscaux pour les pauvres et pour les activités écologiques, des impôts sur les gains en capital et autres impôts sur le patrimoine, des taxes sur les transactions financières, des taxes sur le carbone, l’élimination des paradis fiscaux, la publication de rapports pays par pays convcernant les bénéfices et les impôts, des méthodes unitaires de taxation des entreprises et la création d’un organisme fiscal mondial sous l’égide des Nations Unies (ONU).

Notre système financier récompense les auteurs d’injustices en privilégiant le capital. On remarque comment ceux qui ont été indemnisés pour la traite transatlantique des esclaves étaient eux-mêmes propriétaires d’esclaves, c’est la France qui fut indemnisée par son ancienne colonie Haïti pour l’émancipation, et ce sont les propriétaires d’esclaves britanniques qui ont reçu des réparations par leur gouvernement. Ces réparations n’ont finalement été remboursées qu’en 2015.

Dans le sillage de la crise financière de 2007/2008, ce sont les banques transnationales qui ont reçu des aides extrêmement coûteuses, bon nombre des mêmes banques qui, comme Lehman et Barclays, ont bénéficié de l’asservissement. Les banques et les systèmes financiers ont été renfloués tandis que des nations et des économies entières ont été contraintes à des mesures d’austérité. Dans les deux cas, les victimes ont été et sont toujours systématiquement ignorées et exclues. Par conséquent, la campagne ZacTax vise à renverser ces mécanismes scandaleux d’esclavage et d’exploitation à la fois historiques et contemporains et cherche à transformer ses structures de pouvoir sous-jacentes.

La campagne appelle donc à un système fiscal et économique mondial qui agisse comme Zachée, qui assure l’équité et répare l’exploitation et l’injustice. Au cœur de cela se trouve une redistribution des ressources vers les communautés appauvries afin de fournir un bien social et public. En plus de cela, un système de Zachée appelle à des mesures telles que l’annulation de la dette comme rétribution pour l’esclavage et la colonisation et pour les pertes et dommages irréversibles résultant du changement climatique.

La campagne ZacTax fait partie du programme NIFEA et reçoit un financement d’Otto per Mille.