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«En tant que professeur d’économie et d’éthique de l’économie ayant suivi des études de théologie, et en tant que doyen de l’École GEM, je peux dire que l’économie pluraliste – une initiative internationale étudiante qui suscite un intérêt croissant – est une tentative de remettre en question une économie néolibérale monolithique. L’heure est venue de repenser l’économie», a déclaré le professeur Martin Büscher, premier titulaire de la chaire d’économie et d’éthique des affaires à l’Institut de diaconie et de gestion (IDM) de l’Université protestante de Wuppertal/Bethel, en Allemagne, à la fin de l’École de gouvernance, d’économie et de gestion (GEM) qui s’est tenue à Hong Kong du 22 août au 2 septembre.

Organisée par le Conseil œcuménique des Églises (COE) et la Communion mondiale d’Églises réformées (CMER), l’École GEM a réuni des responsables d’Église d’aujourd’hui et de demain ainsi que des experts en économie pour un processus d’apprentissage de dix jours, qui s’est achevé sur l’espérance d’un avenir meilleur. Même s’il reste beaucoup à faire pour remettre en question les modèles autocentrés dans le domaine de l’économie, il était clair qu’il fallait dès maintenant s’engager dans cette voie.

«Les économistes doivent examiner leurs fondements éthiques dépassés et poser un regard réaliste sur ce qu’ils considèrent être des “effets externes”, par exemple la pauvreté, les inégalités, le chômage ou la destruction de l’environnement, a ajouté M. Büscher. Les grands défis de l’humanité sont d’ordre économique; les économistes qui se fient à l’intérêt personnel et aux modèles mathématiques néolibéraux doivent descendre de leur puissante tour d’ivoire.»

L’École GEM découle de l’initiative commune de plusieurs communautés de foi qui œuvrent pour la création d’une nouvelle architecture économique et financière internationale (NAEFI). Évoquant la contribution que l’École a apportée à ce processus, la pasteure Dora Arce-Valentin, responsable des programmes «Justice et Partenariat» au sein de la CMER, a précisé que «l’École GEM est l’une des priorités énoncées dans le document “Une économie de la vie pour toutes et tous maintenant: action œcuménique pour une nouvelle architecture économique et financière”. Elle a pour objectif de développer les compétences économiques au sein du mouvement œcuménique, et ce dans l’optique de donner aux communautés les outils nécessaires pour interpréter leur contexte et chercher d’autres solutions.»

«L’École GEM peut contribuer à l’initiative NAEFI, car c’est un moyen œcuménique de remettre collectivement en question les puissances du monde d’aujourd’hui, a-t-elle expliqué. Si nous pouvons progresser sur un chemin commun, l’École GEM deviendra un réseau de responsables œcuméniques qui poussent leur Église à exploiter le potentiel de la défense des causes pour condamner le système actuel et promouvoir d’autres solutions. Elle constituera également une belle source de projets capables de contribuer à d’autres domaines prioritaires avec beaucoup de créativité et de professionnalisme.»

Les participantes et participants ont conclu les dix jours de l’École GEM en préparant des propositions de projets réalisables au cours des deux ou trois prochaines années. «Partant de ce qu’ils avaient appris, les étudiants ont lancé des idées aussi inspirantes que pragmatiques, s’est réjouie Athena Peralta, responsable du programme du COE pour la justice économique et écologique. Entre autres propositions de projet, ils cherchent à stimuler l’imagination théologique des Églises et des chrétiens afin d’enhardir les efforts de création d’une architecture nouvelle, mais aussi à repenser les programmes d’économie selon des valeurs chrétiennes dans les universités protestantes, à trouver de nouveaux indicateurs pour mesurer la dignité de la vie et à évaluer la conformité des entreprises à des principes sociaux et écologiques.»

En guise de conclusion, M. Büscher a noté que ces idées et projets visant à contester et à restructurer le système économique et financier actuel n’étaient qu’un début: «L’École GEM est au service de l’autonomie économique, elle défend la cause d’une économie de la vie. Elle est interdisciplinaire, et elle cherche au final à avoir un impact social.»

Ceci est un communiqué de presse conjoint du Conseil œcuménique des Églises et de la Communion mondiale d’Églises réformées.