Sexualité, égalité entre les femmes et les hommes et dialogue œcuménique. Dans son rapport, Chris Ferguson, le secrétaire général de la Communion mondiale d’Eglises réformées, a proposé une nouvelle vision d’avenir.
Par Laurence Villoz
«Après un état de crise financière grave, nous avons désormais retrouvé la stabilité», lâche Chris Ferguson, le secrétaire général de la Communion mondiale d’Eglises réformées (CMER). Lors de la présentation de son rapport, vendredi 30 juin à l’Assemblée générale à Leipzig, Chris Ferguson est revenu sur les différents événements qui se sont passés ces sept dernières années tout en offrant des pistes pour l’avenir. En 2014, la CMER a quitté ses locaux de Genève pour s’installer à Hanovre, en Allemagne. «Notre siège se trouvait dans une des villes les plus chères d’Europe. Pour continuer à avancer, nous avons dû prendre la douloureuse décision de déménager. Et grâce aux généreux soutiens de nos membres, de nos partenaires et des Eglises réformées allemandes, nous avons pu avancer en confiance».
Dépassant cette crise financière, la CMER a établi de nouveaux objectifs pour la suite. En 2016, à La Havane, le comité exécutif a constitué un plan stratégique basé sur cinq thématiques: la mission, la communion, la justice, la théologie et le dialogue œcuménique. «Par rapport à la mission, nous avons entre autres développé des programmes pour apporter de la spiritualité aux familles dans les zones de conflits», précise le secrétaire général. Et si la communion des églises demande un travail permanent, la question de la sexualité se retrouve sous le feu des projecteurs. «Nous devons reconnaître que cette question nous divise. Mais ce sujet ne doit pas nous amener à la séparation. Nous devons en parler pour comprendre ce qui nous relie vraiment». Cette question sera traitée au mois de novembre par un groupe de consultation.
Quant à la question de la justice, la CMER a décidé de mettre l’accent sur l’égalité entre les femmes et les hommes. «La justice de genre ne se limite pas à l’ordination des femmes. Nous souhaitons atteindre 50% de participantes dans nos assemblées», explique Chris Ferguson.
Signature de la Déclaration sur la doctrine de la justification
Une autre thématique qui se retrouve au centre des préoccupations, particulièrement en cette année de Jubilé de la Réforme, concerne l’œcuménisme. «Nous poursuivons ce travail de dialogue, notamment par la signature de la Déclaration commune concernant la doctrine de la justification, mercredi 5 juillet prochain à Wittenberg». Ce traité établit en 1999 entre l’Eglise catholique romaine et la Fédération luthérienne mondiale affirme que les Eglises partagent «une même compréhension de la justification par la grâce de Dieu à travers la foi en Christ».
Plus largement, Chris Ferguson a appelé à une transformation de la société. «En tant que communion mondiale, nous sommes tous conscients que notre monde entier et notre planète sont en crise dans toutes leurs dimensions: politique, économique, social, culturel, religieux, écologique, militaire menaçant la vie, la durabilité et le bien-être. Nous devons lutter contre ces violences». Notamment en donnant une voix aux plus démunis, en s’engageant pour les jeunes et les enfants tout en approfondissant la compréhension des intersections entre la théologie et la justice, la paix et la réconciliation.