La Communion mondiale d’Églises réformées (CMER) est solidaire des 16 Journées d’action contre la violence sexiste organisées par les Nations Unies. Dans un monde où les droits de l’homme, y compris les droits des femmes et des filles, doivent être pleinement respectés, il est décourageant de constater que les femmes et les filles continuent d’être confrontées à diverses formes de violence fondée sur le sexe. Malgré certains progrès, ce problème omniprésent reste profondément ancré dans la société et nécessite une action urgente et un engagement collectif pour mettre fin à cette injustice.
Cette campagne s’inscrit dans le cadre du programme de stage de la CMRR sur la justice de genre, qui dote les stagiaires d’outils leur permettant de plaider en faveur de l’égalité et de lutter contre les injustices systémiques auxquelles sont confrontées les femmes et les filles dans le monde entier.
Comprendre la violence sexiste
La violence sexiste est définie comme « un terme générique désignant tout acte préjudiciable perpétré contre la volonté d’une personne et fondé sur les différences socialement attribuées (c’est-à-dire le genre) entre les hommes et les femmes » (politique de la CMR en matière de justice sexiste). Cette forme de violence, qui touche de manière disproportionnée les femmes et les filles, n’est pas seulement physique, mais aussi émotionnelle, psychologique et économique, et se manifeste dans de nombreux domaines de la vie, y compris dans l’Église.
Réflexions personnelles sur les rôles des hommes et des femmes dans l’Église
Jooeun Kim, de Corée du Sud, et Gemma King, d’Écosse, participantes au programme de stage sur la justice de genre, ont partagé leurs réflexions sur le rôle des femmes dans l’Église et les obstacles qu’elles rencontrent dans leur ministère en raison de normes fondées sur le genre.
Jooeun Kim écrit :
« J’aimerais partager une expérience personnelle vécue à l’église qui met en lumière les rôles sexospécifiques profondément enracinés que j’ai observés en grandissant. Dans la communauté religieuse dont je faisais partie, le rôle des femmes était principalement confiné à la cuisine. L’animateur du culte était toujours un homme et les femmes étaient reléguées à des rôles de soutien, comme celui de choriste. Les femmes étaient souvent considérées comme des bénévoles à la cuisine, des huissiers en uniforme soigné ou des arrangeuses de fleurs pour l’autel, tandis que la « grande chaire » restait le domaine exclusif des hommes. Bien qu’il y ait eu des changements positifs au fil du temps, il est à la fois frustrant et décourageant de constater qu’en tant que femmes, nous sommes souvent poussées par une attitude autoritaire et bien ancrée qui attend de nous que nous nous sentions « reconnaissantes et satisfaites de ce niveau de progrès ». Cette réalité nous rappelle brutalement les progrès que nous avons accomplis, mais aussi le long chemin qu’il nous reste à parcourir dans notre lutte pour une véritable égalité et l’éradication de toutes les formes de violence fondée sur le genre. »
La lutte pour une participation égale au ministère de l’Église
Les femmes qui exercent un ministère au sein de l’Église se heurtent souvent à des obstacles qui les empêchent de partager pleinement leurs dons et de participer à l’œuvre de Dieu, en raison de normes sexospécifiques profondément enracinées. Le refus de l’ordination des femmes est un problème important. L’image des femmes pasteurs dans de nombreuses églises est souvent fortement sexualisée, les femmes étant jugées sur leur beauté, leur statut familial et leur âge (The Communique of the Gender Leadership Consultation), plutôt que sur leurs capacités et leur vocation. En outre, de nombreuses églises gardent le silence sur des questions telles que le harcèlement sexuel et la violence fondée sur le genre, ce qui rend les victimes encore plus vulnérables.
Ce déni systémique du leadership des femmes est une forme de violence à l’encontre de la foi chrétienne elle-même, car il contredit la croyance selon laquelle toutes les personnes sont créées à l’image de Dieu. L’exclusion des femmes des rôles de direction au sein de l’Église non seulement réduit leur voix au silence dans les décisions importantes, mais perpétue également le cycle de la violence fondée sur le genre, car les questions concernant les femmes peuvent être ignorées ou minimisées par ceux qui détiennent le pouvoir.
Gemma King nous fait part de ses réflexions:
« J’ai été inspirée par toutes les femmes ministres de l’Église avec lesquelles j’ai grandi dans mon église d’origine. Les récits des abus subis par celles qui ont fait campagne pour l’ordination des femmes m’ont choquée et m’ont fait apprécier encore plus ces femmes pionnières. Malgré le nombre de femmes ordonnées en Écosse, l’image publique du pasteur reste majoritairement celle d’un vieil homme blanc. Seuls deux romans écossais mettent en scène des femmes ministres, et aucune série télévisée ni aucun film ne les représente. Cette image doit changer pour que les femmes soient pleinement acceptées comme ministres en Écosse et dans d’autres Églises. Les femmes et les hommes sont créés de la même manière à l’image de Dieu. »
S’unir pour changer les choses
Pendant les 16 jours d’activisme contre la violence basée sur le genre, nous sommes unis dans l’appel puissant à #ordainher. Le refus d’accès des femmes à la chaire et le refus de leur accorder l’ordination est une forme de violence sexiste qui doit cesser. Cette campagne, façonnée par les voix de stagiaires en justice de genre comme Gemma et Jooeun, permet de mettre fin à toutes les formes de violence dirigées contre les femmes dans le monde entier.
Participez
Si votre église est confrontée à des défis concernant l’ordination des femmes, nous vous invitons à nous contacter. Nous sommes là pour vous accompagner, vous nos sœurs, dans le processus de « l’ordonner ». Ensemble, nous pouvons faire la différence. Courriel : gender.audit@wcrc.eu Traductions réalisées par DeepL.