Le genre, le leadership et le pouvoir ont été au centre de la première d’une série de consultations régionales, qui s’est tenue dans le nord-est de l’Inde au début de décembre.
Cette consultation « est une invitation aux Eglises à revoir notre compréhension et notre pratique du leadership et du pouvoir dans le contexte de la justice pour tous les genres au sein de la communauté ecclésiale ainsi que dans la famille et dans la société en général », a déclaré Lalrindiki Ralte, dans son discours. « C’est une invitation à avoir la volonté d’être changé par un pouvoir qui est partagé avec les autres et un leadership qui donne de la place aux autres afin qu’ensemble nous puissions grandir vers la maturité de la foi et des pratiques ».
« Comme nous sommes tous nés et élevés dans une société patriarcale, nous nous imprégnons des valeurs et des pratiques patriarcales qui attribuent aux femmes des positions inférieures et subalternes et nous les acceptons », a déclaré Ralte, qui est actuellement doyen du Sénat de Serampore Centre for Theological Education by Extension, après avoir été pendant de nombreuses années membre du corps enseignant du Aizawl Theological College.
« Mais le fait est que même si les hommes jouissent du pouvoir et de l’autorité dans la société patriarcale, tant que la moitié de l’humanité ou même plus que cela continue d’être subordonnée et exclue, il n’est pas possible non plus pour les hommes d’avoir une vie pacifique et digne. Le fait d’être les oppresseurs et les exploiteurs de leur propre chair et sang détruit l’humanité des hommes, et l’image de Dieu ne peut pas se refléter en eux. »
« La Parole de Dieu, la Bible, nous fournit une compréhension alternative du leadership et du pouvoir », a-t-elle dit. « Lorsque les hommes et les femmes partagent le pouvoir ensemble, ils reflètent l’image de Dieu qui est présent en eux. Et le pouvoir de dominer ne doit pas être utilisé pour exploiter et supprimer les uns et les autres et le reste de la création, mais plutôt pour préserver et soutenir la dignité et la vie de tous, y compris l’écologie. »
« C’est particulièrement crucial pour l’Eglise en raison de notre affirmation d’être le corps du Christ où tous les croyants ont une valeur et une importance égales, indépendamment de leur sexe et de toutes les autres divisions qui perpétuent la discrimination », a-t-elle dit.
Les sessions sur la compréhension du genre, la violence basée sur le genre et l’analyse du genre, du leadership et du pouvoir dans des perspectives bibliques, théologiques et ecclésiologiques ont été dirigées par Silpa Rani, Priscilla Rawade et Amrita Dasgupta. Esther Ao et Salome Wesley ont dirigé les études bibliques. Les présentateurs étaient des professeurs de théologie, des responsables d’églises et des militants.
La série de consultations a pour but de conscientiser les Eglises membres de la CMER sur les questions relatives à l’égalité des genres et à la violence basée sur le genre, de créer des possibilités de changement systémique pour les femmes dans le leadership et de fournir une étude et une réflexion pour mettre en œuvre la politique de genre de la CMER.
La politique de genre de la CMER cherche à faire avancer la vision de la CMER de réaliser l’appel à la communion et l’engagement pour la justice, en permettant et en invitant les Eglises à participer à la mission transformatrice de Dieu en matière de justice de genre et de partenariat.
La consultation de trois jours, organisée par le Bureau Justice et Témoignage de la CMER était invitée par l’Association des Eglises Evangéliques, un des membres les plus récents de la Communion Mondiale d’Eglises Réformées et a été rendue possible grâce au financement de la part d’Otto per Mille.